L'UTILITE DU DIAGNOSTIC ELECTRIQUE LOCATION PAR LES CHIFFRES

Progressivement rendu obligatoire pour toute nouvelle location en 2017-2018, le diagnostic électrique revêt une véritable utilité. La preuve par les chiffres. 

Loué soit le diagnostic électrique locatif ! Et pour convaincre les plus sceptiques de sa pertinence, le Gresel(Groupe de réflexion sur la sécurité électrique dans le logement) a publié en juin 2018 une enquête illustranttous les bienfaits du nouveau diagnostic. 

Un risque dans 68% des logements 
L’échantillon est conséquent. Au total, quelque 5 000 états de l’installation intérieure d’électricité réalisés par des cabinets membres de la Fidi (Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier), ont été épluchés. Le verdict est sans appel : avant leur mise en location, 68% des logements présentaient « au moins une anomalie électrique » et beaucoup en comptaient même jusqu’à trois à quatre ! Si on élargit aux 35 millions de logements du parc hexagonal, 19 millions d’appartements et maisons peuvent ainsi présenter un risque pour la sécurité de leurs occupants. 
Conséquences immédiates, le Greselrecense, chaque année,quelque 50 000 incendies d’origine électrique pour un coût d’un milliard d’euros, et 3 000 victimes dont une quarantaine décédée par électrocution.

Le danger invisible
Au palmarès des anomaliesrepérées dans le logement : un défaut de mise à la terre dans 41% des logements, des matériels vétustes dans 34% des logements, et des problèmes de protection contre les surintensités pour 27% d’entre eux. Liste non exhaustive. 
Paradoxalement, si le danger est souvent présent, lespropriétaires et locataires l’ignorent la plupart du temps. Toujours selon l’enquête du Gresel, le nouveau diagnostic électrique met le doigt sur un risque encore très largement ignoré des propriétaires : « l’ancienneté de l’installation électrique n’est connue du propriétaire que dans 10% des cas ».

Outil indispensable
Moralité, « le diagnostic électrique obligatoire est un outil très important pour sensibiliser propriétaires et locataires aux risques électriques », témoigne Stéphane Pavlovic, de la Confédération générale du logement. En effet, il incite les bailleurs à déclencher rapidement les travaux nécessaires à la mise en sécurité des logements, tout en permettant de valoriser le bien. D’autant que les travaux de mise en sécurité sont loin d’atteindre des montants astronomiques : moins de mille euros dans plus de la moitié des cas, selon l’association Promotelec reconnue d’utilité publique. 
Et puisque l’utilité de ce diagnostic n’est pas discutable, le Gresel suggère désormais d’aller encore plus loin avec une proposition soutenue depuis 2005. Après la vente depuis 2009, après la location depuis 2017-2018, « la prochaine étape est de systématiser le diagnostic pour les parties communes des immeubles, parents pauvres des travaux de modernisation et de sécurisation. »